Autobiographie de Kerokke
Dans un faubourg de Bologne,
Je suis né au milieu d’un étang de nénuphars.
Les grèbes, sens dessus dessous, qui cognaient le ciel,
Moi, par goût des choses à faire peur, je restais à les regarder.
Mon nom est Kerokké, mais
C’est moi qui me suis donné ce nom.
Un jour je fus pris dans un filet.
Je me rendis de cette façon à l’université.
C’est dans le laboratoire de Galvani.
Peut-être un étudiant ou je ne sais qui
Tout en chantant du nez une chanson de marin, passait.
Un jour de 1780, l’après-midi.
Un bistouri s’enfonça dans mon ventre.
C’est ainsi que pour la première fois au monde naquit le concept de courant électrique.
Moi je mourus.
Je ne suis nulle part, moi.
Il était beau le ciel d’Italie
Anthologie de la poésie japonaise contemporaine. Gallimard.
Traduction de Jeanne Sigée.