En ce qui concerne la souillure (inhérente à la condition humaine), on peut dire que dans le corps humain se trouvent trois cent soixante os, qui sont maintenus ensemble par des tendons.
En effet,
les os des orteils soutiennent les os du pied,
les os du pied soutiennent les os de la cheville
les os de la cheville soutiennent les os de la jambe
les os de la jambe soutiennent l’os du genou
l’os du genou soutient l’os de la cuisse
l’os de la cuisse soutient les os du bassin
les os du bassin soutiennent l’os de la hanche
l’os de la hanche soutient les vertèbres
les vertèbres soutiennent les côtes
les vertèbres soutiennent aussi les cervicales
les cervicales soutiennent les os des mâchoires
les os des mâchoires soutiennent les dents
au-dessus, il y a le crâne
par ailleurs, les cervicales soutiennent les os de l’épaule
les os de l’épaule soutiennent l’os du bras
l’os du bras soutient les os de l’avant-bras
les os de l’avant-bras soutiennent les os de la main
les os de la main soutiennent les os des doigts.
Ainsi forment-ils comme une chaîne qui se prolonge de partie en partie.
Or cet ensemble formé de trois cent soixante os se désagrège et pourrit comme fait une bâtisse.
Sûtra de l’Extinction suprême (Mahâparinirvâna-sûtra) cité dans Questions de poétique japonaise. Jacqueline Pigeot. PUF.