Wages – D.H. Lawrence

Wages

The wages of work is cash.

The wages of cash is want more cash.

The wages of want more cash is vicious competition.

The wages of vicious competition is – the world we live in.

The work-cash-want circle is the viciousest circle

that ever turned men into fiends.

Earning a wage is a prison occupation

and a wage earner is a sort of gaol-bird.

Earning a salary is a prison overseer’s job

a gaoler instead of a gaol-bird.

Living on our income is strolling grandly outside the prison

in terror lest you have to go in. And since the work-prison covers

almost every scrap of the living earth, you stroll up and down

on a narrow beat, about the same as a prisoner taking exercise.

This is called universal freedom.

The complete poems of D.H. Lawrence. Wordsworth poetry library.

Salaire

Le salaire du boulot, c’est le fric

le salaire du fric, le besoin d’avoir plus de fric,

le besoin d’avoir plus de fric, la compétition sauvage,

et la compétition sauvage… le monde où nous vivons.

Le cercle boulot-fric-besoin est le plus vicieux des cercles

à avoir jamais mué les hommes en démons.

Gagner une paie, c’est une occupation carcérale,

et le salarié est une sorte d’oiseau captif.

Gagner un salaire est un boulot de gardien de prison,

le geôlier remplace l’oiseau captif.

Vivre de ses rentes, c’est se pavaner hors de la prison,

tenaillé par la peur d’avoir à y entrer. Et puis la prison du travail

couvre quasiment jusqu’au dernier lopin de terre, il faut se pavaner

sur un étroit chemin de ronde, à peu près celui du prisonnier pendant l’exercice.

On appelle cela liberté individuelle.

D.H. Lawrence. Poèmes. L’Âge d’homme.

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La grange a brûlé

蔵焼けて 障るものなき 月見哉

kura yakete sawaru mono naki tsukimi kana

la grange a brûlé maintenant je peux voir la lune

Mizuta Masahide (水田 正秀, 1657 – 1723)

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Par moments… Egon Schiele

IN MOMENTEN JOCHTE DER SCHWARZE FLUSS

meine ganzen Kräfte.

Ich sah die kleinen Wasser groß

und die sanften Ufer steil und hoch.

Drehen rang ich

und hörte die Wasser in mir,

die guten, schönen Schwarzwasser –

Dann atmeter ich wieder goldene Kraft.

Der Strom strömte starr und stärker.

MUSIK BEIM ERTRINKEN

PAR MOMENTS, LE FLEUVE NOIR FAISAIT PLIER

toutes mes forces sous son joug.

Les eaux basses, je les voyais profondes,

et les rives en pente douce, abruptes et élevées.

Entraîné par le tourbillon des flots, je luttais

et j’entendais les eaux en moi,

les bonnes, les belles eaux-noires –

Puis à nouveau, je respirais une force dorée.

Le courant coulait, fort, toujours plus fort.

MUSIQUE PENDANT LA NOYADE

Egon Schiele, Moi, éternel enfant

Éd. Comp’act.1993

Trad Nathalie Miolon.

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